Les Composants alimentaires,
protéines, vitamines, oligo-éléments
Par Ignace Reinhart
Dans cet article, je
traiterai tous ces composants par rapport à l'oiseau
et tout particulièrement la perruche ondulée;
on trouvera souvent des corrélations avec d'autres organismes, animal ou
humain.
Contrairement au titre, avant de traiter ces éléments,
il faut citer un autre élément, indispensable à la vie : l'eau.
L'EAU
L'eau est le plus indispensable des aliments, même si l'ondulée n'en
consomme qu'une petite quantité.
Il est préférable de la donner pure et fraîche, pour ne pas rebuter l'oiseau
à en consommer,
surtout lors du nourrissage des jeunes où le besoin est plus important.
L'eau représente environ 60 % du volume de l'organisme de l'oiseau;
ce pourcentage est de 75 % dans les muscles, 22 % dans les os et
un pourcentage encore plus faible dans les plumes.
C'est l'eau qui confère au protoplasme cellulaire la consistance fluide,
nécessaire aux échanges chimiques entre les éléments (protéines,
vitamines, oligo-éléments) et
les cellules.
LES PROTIDES, OU PROTÉINES
Les protides peuvent être considérés comme la matière première spécifique du
protoplasme cellulaire.
Les protéines sont, après transformation dans l'organisme,
avec l'aide des différentes vitamines et oligo-éléments, l'aliment des
cellules.
En termes très simples, c'est grâce aux protéines et à leurs dérivés,
que les cellules se multiplient, que l'oiseau grandit et s'étoffe.
On estime à 10 % la proportion de protéines dans l'alimentation de l'oiseau,
en période de repos.
Cette proportion peut aller jusqu'à 30 % en période de ponte,
en période de mue et en période de croissance des jeunes, jusqu'à la fin du
sevrage.
Il est conseillé d'augmenter la proportion d'alpiste et d'avoine pendant ces
périodes,
ce sont les graines les plus riches en protéines;
on peut également ajouter du gruau de soja, c'est l'élément végétal le plus
riche en protéines.
Quand l'alimentation est trop riche en protéines, pour le besoin de
l'oiseau,
l'organisme se met à les stocker sous forme de graisses.
Il est conseillé d'approprier l'alimentation à la phase dans laquelle se
trouve l'oiseau.
LES VITAMINES
Les vitamines et les oligo-éléments, font partis
des ferments catalyseurs de réactions vitales.
L'absence d'une vitamine rend le ferment correspondant inopérant.
Une dose trop faible amoindrit la réaction fermentaire et de cause à effet
le réaction vitale correspondante.
Exemple : en cas d'absence totale de la vitamine E dans l'organisme,
il n'y a pas de stimulation sexuelle.
Les vitamines sont classées en deux groupes, les liposolubles (solubles dans
les graisses),
et les hydrosolubles (solubles dans l'eau).
Différence : les liposolubles sont stockées par l'organisme dans les
graisses,
surtout au niveau du foie et s'éliminent très lentement;
en excès elles sont toxiques.
Les hydrosolubles ne sont pas stockées; elles transitent dans l'organisme et
s'éliminent avec les selles même prises en grandes quantités elles ne
provoquent pas d'intoxication.
LES VITAMINES LIPOSOLUBLES
La vitamine A (Rétinol).- Elle est anti-infectieuse, importante pour la
vision et
pour la pigmentation (intensifie la couleur des plumes).
La végétation en est riche, sous forme de carotène.
Elle est présente dans l'huile de foie de morue, la carotte, le jaune d'œuf,
l'orange et la verdure en général,
surtout au moment ou la croissance est la plus rapide.
La transformation du carotène en vitamine A se fait mal en cas de maladie
hépatique,
intestinale, rénale et de même en cas de déficience de la glande thyroïde.
La vitamine D (Ergostérol).- Elle est antirachitique, elle
conditionne la formation dans le plasma sanguin,
d'une combinaison de calcium et de phosphore très assimilable par l'os.
L'animal peut synthétiser une substance dans les couches superficielles de
l'épiderme,
dans les glandes sébacées, qui , sous l'influence des rayons solaires ou des
rayons ultra violet artificiels,
se convertit en vitamine D active.
L'oiseau récupère cette vitamine D en lissant les plumes.
On trouve la vitamine D dans l'huile de foie de poisson, les oeufs, le lait
et les céréales grasses , (exemple le tournesol).
La vitamine E (Tocophérol).- Elle est antioxydante, elle favorise la
fécondité et la stimulation sexuelle.
Son effet antioxydant est très utile, vu qu'il arrive fréquemment que les
graines, surtout les oléagineuses,
que nous distribuons à nos oiseaux sont plus ou moins rances; la vitamine E
en réduit la toxicité.
Le manque total de vitamine E chez le mâle peut le rendre définitivement
stérile,
la femelle souffre moins du manque de vitamine E, elle peut être fécondée,
mais refuse de s'occuper des nouveaux nés.
La carence en vitamine E est souvent responsable de la mort des embryons
avant l'éclosion.
La vitamine E est très présente dans les germes des céréales, l'huile de
germe de blé en est spécialement riche.
Bien que liposoluble, la vitamine E n'est pas toxique à forte dose.
La vitamine F.- Elle règle la perméabilité des membranes, elle est
indispensable à la synthèse de la prostaglandine.
La prostaglandine combat la formation de caillot dans le sang et facilite la
pénétration du spermatozoïde dans l'ovule.
Il faut noter que la vitamine F est présente dans les acides gras
poly-insaturés contenu dans les graines oléagineuses
(tournesol, lin, pavot...).
Cela dit, nos oiseaux ne devraient pas avoir de carence en vitamine F.
La vitamine K (Phytoménadione).- Elle est antihémorragique et joue un
rôle dans les réactions immunologiques,
elle est essentielle à la respiration cellulaire.
J'ai lu récemment des articles dans une revue Allemande,
où il est supposé que la carence en vitamine K favorise l'apparition de la
mue française,
ce qui n'est pas dépourvu de sens, en tenant compte du rôle que joue la
vitamine K dans les réactions immunologiques.
La vitamine K est formée par les végétaux à chlorophylle, sous l'effet de la
lumière;
elle est présente dans les épinards, les choux, les orties et la luzerne.
Dans les articles cités ci-dessus il est supposé que la vitamine K est
détruite par les mycotoxines (attention aux graines germées),
mais ceci donne lieu à un sujet trop vaste pour être traité ici.
La vitamine K est également produite par les bactéries des intestins, d'où
autre avertissement,
lors d'administration d'antibiotiques, les antibiotiques détruisent la flore
bactérienne.
Je pense que la vitamine K est une vitamine sur laquelle nous devons
particulièrement porter notre attention.
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LES VITAMINES HYDROSOLUBLES
La vitamine B 1 (Aneurine ou Thiamine).-Elle est libératrice
d'énergie.
Elle est présente dans les levures, les germes de céréales et les cosses de
céréales.
Lors d'une carence en vitamine BI, les oiseaux deviennent apathiques,
maigrissent,
sont incapables de voler et même de se tenir sur leurs pattes (essais fait
sur des pigeons).
La vitamine B2 (Lactoflavine ou Ribloflavine).- Elle joue un rôle
important dans la respiration cellulaire et la vision.
Elle est présente dans les levures, le lait, les céréales et légumes verts,
donc peu de risques de carence pour nos oiseaux.
La vitamine B6 (Pyridoxine).- Un manque en vitamine B6 entraîne un
arrêt du , développement et l'apparition de troubles nerveux. Elle se trouve
dans la levure de bière sèche, les germes de céréales, le jaune d'oeuf, le
lait et les épinards.
La vitamine B12 (Cobalamine).- Elle est indispensable à la multiplication
cellulaire, donc à la croissance et
au développement en général.
On la
trouve dans le terreau et les algues, elle est également produite par la
flore digestive.
La vitamine H (Biotine).- Elle est fournie normalement par les bactéries intestinales.
La carence provoque une dégénérescence de la peau, des plumes et des
muscles.
La vitamine C (Acide ascorbique).- La vitamine C retient peu notre attention
pour l'élevage,
puisque l'animal peut en réaliser la synthèse dans le
foie et à partir du glucose.
La vitamine C se trouve en abondance dans les fruits et les légumes.
La
vitamine C active de nombreuses enzymes
et exerce un effet protecteur contre
les carences en autres vitamines (A, B, D, E, K),
c'est un carburant du
métabolisme cellulaire.
Si les cellules en disposent suffisamment, leur fonctionnement est normal,
si elle en manque leur travail se ralentit;
elles mettent en circulation
des produits insuffisamment dégradés.
La vitamine C joue un rôle dans la
formation des anticorps (meilleure résistance aux infections).
La vitamine PP (Nicotinamide).- Elle catalyse la respiration cellulaire.
Elle se trouve dans les levures et les légumineuses.
Dans l'organisme, elle participe à de nombreux systèmes fermentaires,
les
enzymes issus sont des accepteurs et des donneurs d'hydrogène.
La choline.- Elle est présente dans la bile, le sang et les paroi de
l'intestin.
La choline est nécessaire à l'élaboration de l'ADN, et elle
dégorge le foie surchargé en graisse.
L'inositol.- L'inositol peut être synthétisé par l'organisme animal à partir
du glucose.
Lors de tests sur des souris carencées en inotisol, on constate la perte des
poils et
une stagnation de la croissance des souriceaux.
La cystine.- Elle doit impérativement être combinée à la vitamine B,
elle
renforce la pousse des plumes. L'alpiste en est riche.
L'acide pantothénique.- Effet de carence: mauvaise résistance aux
infections.
Elle se trouve dans la levure, le jaune d'oeuf et le lait.
L'acide pantothénique n'agit qu'en présence de biotine et d'acide folique.
L'acide folique.- Effet de carence: anémie.
Elle se trouve dans les
levures, les épinards et le soja.
Les vitamines P.- Elles agissent sur la paroi des plumes, en augmentant leur résistance.
La vitamine H I (Acide Para-Aminobenzoïque).- Elle se trouve dans la levure
de bière, les épinards et le gruau d'avoine.
Elle agit sur les rhumatismes et les effets du I vieillissement.
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LES OLIGO-ÉLÉMENTS
Nous savons seulement que la présence à l'état de traces de quelques uns
d'entre eux,
est indispensable au fonctionnement des chaînes fermentaires.
Ceux là sont dits essentiels, les oligo-éléments sont des catalyseurs dans
l'organisme.
Le Cobalt.- Action sur le système cardio-vasculaire, artériel et veineux.
Le Cuivre.- Action anti-infectieuse et anti-inflammatoire.
Le Fluor.- Action sur la croissance, sur , les plumes et parties cornées.
Le Phosphore.- Action sur le système nerveux.
Le Zinc.- Action sur l'appareil génital, la défense immunitaire et la
croissance.
Le zinc participe aux fonctions de reproduction, il stimule la
libido (désir de reproduction).
L'action du zinc sur l'hypophyse et de là, sur l'ensemble du système
glandulaire,
fait que cet oligo-élément participe comme le fluor, le calcium
et le magnésium, à la croissance.
L'iode.- Action sur la thyroïde.
La Perruche ondulée a un besoin en iode
supérieur à la moyenne des organismes,
qu'il soit animal ou humain.
Un manque d'iode provoque des vomissements et des contorsions de l'oiseau,
qui
jette la tête vers l'arrière. Sans un apport en iode, ces oiseaux
dépérissent.
Le Manganèse.- Action antiallergique.
Le Soufre.- Action sur les plumes et
les parties cornées.
Un apport en soufre peut à mon avis renforcer la pousse
des plumes sur nos oiseaux.
Le Lithium.- Action sur le système nerveux central.
Le Magnésium.- C'est l'oligo-élément, avec le calcium, le plus important; il
est utile à toutes les fonctions de l'organisme.
Il joue un rôle primordial
dans la pénétration intracellulaire du calcium,
il est indispensable pour
que l'organisme puisse disposer de l'énergie suffisante.
Le Calcium.- Il est aussi indispensable que magnésium.
Ses actions
principales se situent au niveau des os, du système nerveux et bien sûr lors
de production d'oeufs.
Le Sélénium.- Action détoxiquante. Le sélénium agit en détruisant l'action
des métaux toxiques tel que le plomb,
le tungstène, le mercure, le cadmium
et l'arsenic, qui sont très toxiques lorsqu'ils sont en excès dans
l'organisme.
Action sur les globules rouges; la carence en fer entraîne
l'anémie.
Le Silicium.- Action sur la trame osseuse et les cartilages.
L'Or et l'Argent.- Action anti-fatigue.
Je n'ai volontairement pas signalé dans quels aliments on trouve les
différents oligo-éléments,
car ils se trouvent principalement dans le sol
et sont donc puisés par la végétation.
De ce fait, il est évident qu'ils
sont présents dans l'alimentation de nos oiseaux,
mais peuvent varier
suivant la région de production.
Exemple du millet cultivé en bord de mer aura une teneur en iode élevée,
alors que s'il est cultivé loin de tout rivage,
il n'y aura pas ou très peu
de teneur en iode.
Il faut signaler aussi que, suite aux cultures
intensives,
les terres sont de plus en plus pauvres en oligo-éléments,
ce
qui nous oblige à en enrichir l'alimentation de nos oiseaux.
EN RÉSUMÉ
J'ai déjà traité de certaines combinaisons dans ce qui précède.
Malgré tout,
je veux insister sur quelques uns en particulier.
Pour favoriser la croissance et le développement.- Protéines + Vitamines A,
B I , B2, B6, B I 2, + Calcium,
magnésium, fluor, zinc et silicium.
Pour favoriser la reproduction Vitamines E + F + zinc et magnésium.
Pour le développement des plumes. ¬Protéines + Vitamines B, H, K, + soufre, cystine et magnésium.
Pour renforcer le système immunitaire.- Vitamines A, C et K + cuivre,
manganèse et sélénium.
Pour équilibrer la glande thyroïde.- De l'iode.
Pour équilibrer un oiseau trop gras.Réduire les protéines, ajouter de la
choline + vanadium.
Pour terminer, il faut signaler, que peu de recherches sont réellement
effectuées sur les oiseaux.
Nous devons souvent puiser nos informations dans des domaines tel que l'élevage
de volailles ou de pigeons.
Il nous reste également nos observations et essais personnels, dans ce cas
là il faut toujours procéder de façon très prudente,
progresser à petits
pas, noter scrupuleusement la façon dont nous procédons, les observations,
les contrecoups et les résultats.
Merci beaucoup à Ignace pour nous
avoir accordé le droit de diffuser son
article dès plus complet sur
l'alimentation.
(article parue dans la revue du CDE n°211)
