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Anti et pro Eam : débat récurrent sur ce forum

Posté : 31 oct. 2009 20:56
par Dominique
Bonjour,

Nous sommes souvent confrontés à  des oppositions,entre Pro et anti Eam, avec de plus en plus d’amalgame entre cette méthode d'élevage, les conditions dans lesquelles elle est pratiquée, l’imprégnation et les oiseaux de cie.
Il nous semble donc utile de clarifier notre position à  ce sujet.

L’EAM en tant que tel est un usage que nous retrouvons chez beaucoup d’éleveurs confirmés ( ou moins ), simple particulier ou professionnel.
Des sites prestigieux comme le Loro Parque y ont recours régulièrement.

Plus modestement, au niveau qui est le notre, cette pratique est souvent employée pour le sauvetage d’oisillons dont le devenir est menacé pour x raisons.
Dans ce contexte l’acte est souvent admis par la plupart puisque c'est un cas de force majeur et une volonté de sauver un ou plusieurs oiseaux.

Plus générateur d’oppositions est .."l’EAM systématique" que nous réprouvons parfois.
Cette dénomination générale englobe tout et n’importe quoi mais, comme pour le sauvetage, ce qui nous importe en premier lieu c’est le devenir des oiseaux.

A ce stade intervient une notion plus subjective qui est le souci du producteur de placer le bon piaf à  la bonne personne avec le conseil adapté et le souci de ses futurs conditions de vie.
C'est à  dire une personne qui aura pris soins de faire en sorte que cet oiseau se reconnaisse en tant que tel par une socialisation suffisante avec ses congénères et non pas comme un ersatz d’humanoïde perpétuellement en quête d’attention de la part de ce qu’il croit être un semblable .
Une personne qui essaiera ( avec la volonté d’y arriver ) de placer ses oiseaux "par deux" dans le cas d’une destination « compagnie », qui saura refuser une vente s’il n’est pas convaincu d'avoir fait le bon choix pour son jeune, qui saura expliquer par le détail le pourquoi du comment d’une alimentation équilibrée, des besoins que requiert un tel animal et de l’engagement que cela implique.
Une personne, enfin, dont les reproducteurs, vitrine de son élevage, ne seront pas logés dans des conditions minimalistes mais dans des volières propres à  respecter, par leur taille et leur conception, les besoins de ces oiseaux et peut-être donner l’envie à  l’acquéreur, par l’exemple et l’explication, de retrouver cette vision d’oiseaux bien dans leur peau et dans leur environnement.

Les gaveurs compulsifs en quête de rentabilité, négligeant même parfois le sevrage pour plus de profit et moins de dépenses, sans se soucier de savoir si l’acquéreur sera ou non capable de s’en occuper ( et à  plus forte raison de le sevrer ) ne sont que des pourvoyeurs d’oiseaux promis, dans le meilleur des cas, à  finir ignorés dans un coin du salon une fois l’intérêt initial émoussé (suivi par la découverte des nombreuses contraintes ), ou à  la poubelle dans le pire des cas.
Autre variante, dans l’espoir de gain substantiels à  peu de frais, l’oiseau « apprivoisé » ou « parleur » ou autre clowneries propres à  engranger d’avantage en se proposant ainsi de satisfaire les souhaits des acquéreurs néophytes qui ne connaissent le perroquet que par ces caricatures.
Bien sur ces qualificatifs souvent usurpés ne servent quâ€™à  attirer le gogo en ramenant l’oiseau au niveau d’une nintendo ( ou autre console )!

Avec un peu de chance ( tardive ) cet animal tombera sur un propriétaire responsable qui, a posteriori, essaiera de comprendre son oiseau ( et d’appréhender ses troubles !) et s’inscrira sur un forum tel que le nôtre .
Mais à  ce stade, dans beaucoup de cas, le mal est fait et les mesures que nous préconisons ne sont pas fréquemment entendues par ces personnes (mais des fois si, heureusement ). Et au final c’est trop souvent l’oiseau le perdant.

Pour revenir à  une notion plus générale et souvent pleine d'à  priori, rappelons qu'il n'y a pas d'antinomie entre "reproduction" et "EAM" pour peu que celà  ait été fait dans les conditions précisées plus haut avec un temps suffisant de socialisation.
Il en va tout autrement pour un oiseau imprégné surtout s'il est directement passé des mains de l'eleveur à  celles du nouveau propriétaire.

Bref, vous l’aurez compris ce n’est pas l’EAM, en tant que tel, que nous condamnons dans la mesure ou il y a une intention (suivie d’action) de bien faire, mais la systématisation de cette pratique dans un but uniquement lucratif ( ou parfois récréatif ) quand celui-ci se fait au détriment de l’intérêt essentiel de l’oiseau sans souci de son devenir.

Maintenant, entendons nous bien, ces quelques lignes n'ont pas pour but le dénigrement ( ou l'apologie ) de l'EAM mais de faire un point sur cette pratique qui existe, qu'on le veuille ou non, et par la même occasion de clarifier notre position sur le sujet .

Cdlt
Dominique


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