Concours ou pas Concours?
Ce thème a déjà été abordé, mais je me permets de lancer ce post , au sujet des conséquences que cette question et ses à côtés peuvent avoir sur l'évolution des clubs.
Les propos qui suivent visent à alerter ou sensibiliser les dirigeants de clubs à la tolérance qu'ils doivent avoir vis à vis des peu motivés par les concours, ceci pour éviter les scissions, maintenir leurs effectifs d'adhérents et peut être même à terme maintenir l'existence de leur club.
A l'appui de ce qui suit: 3 cas.
-1- Une réflexion du Président du club d'Albi, à l'issue d'une très intéressante conférence (au sujet des mutations des becs droits) qu'il était venu faire au printemps au club de Castres qui notait que bien des clubs à l'origine majoritairement canaris et becs droits comptent de plus en plus d'éleveurs de crochus, plutôt collectionneurs de multiples espèces et mutations que coureurs de concours (je résume de mémoire ses propos). Et que de plus en plus, la participation aux concours se résumait à quelques abonnés de longue date qui peuvent se compter sur quelques doigts.
-2- Le cas du club d'Elne dans les P.O, qu'apparemment les éleveurs de crochus ont déserté puisqu'il fait appel à des éleveurs de crochus professionnels ou amateurs éclairés probablement pour rééquilibrer ses présentations. ( Référence à son annonce dans l'Agenda de Nos Volières pour sa bourse expo de début Novembre).
-3- Le cas du nouveau club que nous avons formé en Juillet (l'Association Ornithologique du Tarn Sud, -AOTS-), dont j'ai été amené à assumer la présidence. Sa formation résulte du départ massif et simultané des principaux éleveurs de crochus des clubs de Mazamet et de Castres.
Ces départs résultent principalement d'une lassitude (et plus) générée soit par l'obligation de mettre systématiquement des oiseaux en concours, dans un cas, soit par des réflexions désagréables et répétées des dirigeants dans l'autre cas, à l'attention de ceux qui ne mettaient pas d'oiseaux en concours (on a eu droit aux termes de -je cite- casseroles, marchands, trafiquants........ etc, et autres dictats). Et d'une façon plus générale d'un manque de considération pour ceux qui ne sont pas conformes au moule.
De ce fait ces 2 clubs se trouvent amputés d'un très gros potentiel de crochus d'exposition. J'ai l'habitude de dire que "les gens viennent voir des perroquets pour acheter des canaris". Dans les expos, force est de constater qu'il y a plus de monde autour des volières de grandes perruches et autres grands crochus que dans les interminables rangées de cages de canaris tous identiques ou presque.
Pour ma part, je ne suis pas intéressé par les concours pour de multiples raisons qu'il serait long d'expliquer, mais, comme les copains avec qui nous avons monté ce club, j'aime monter de belles expositions, décorées, paysagées, avec nos plus beaux oiseaux en présentation. Cela fait partie d'un goût pour le beau, l'esthétique. Cela procède également d'un souci de faire plaisir aux gens qui viennent nous voir, de respecter le public qui paie une entrée pour voir en quelque sorte un spectacle.
A titre d’illustration, l’état d’esprit qui nous anime ressemble à la qualité des photos et à la qualité de la présentation des oiseaux qui sont sur le post actuellement en cours : Morlaix 2011.
Cela dit, même si je ne me sens pas concerné par les concours, je ne suis pas contre les concours, je comprends qu'il y ait des éleveurs qui y soient très attachés, je dis aussi un peu paradoxalement que sans concours il n'y a pas de nationaux ou d'internationaux comme à Tours cette année.
Le Président national de l'UOF déplorait dans le dernier numéro des "Oiseaux du Monde" la décroissance du nombre d'adhérents à l'institution. Elément troublant, l'UOF emboîte le pas du CDE en lançant la possibilité d'adhésion directe sans passer par un club.
Je pense que si la prise en compte des nouveaux membres était meilleure et plus ouverte, de la part des clubs, cela ne serait pas ainsi. Les Présidents de clubs doivent comprendre que les nouveaux, ne viennent jamais pour faire des concours , ils viennent pour apprendre. D’’ailleurs, en général ils n’ont pas encore de piafs concourables et pire, comme je l’ai souvent vu, ils ne savent pas où peut on acheter des bagues ou même comment baguer. Résultat, ils restent 1, 2 ou 3ans en général et repartent fort déçus voire aigris.
Mon propos final est de dire aux dirigeants de clubs: la diversité d'opinions, de goûts, d'aspirations, de sensibilités est une richesse pour une association, pourvu que ce que chacun a de positif à apporter soit considéré et valorisé. Dans le club que nous avons formé, l’application de ces principes a montré que dans la bonne humeur (en plus !) on peut soulever des montagnes, vous le verrez si vous venez nous voir en Novembre à Puylaurens. Les talents et l’imagination des uns ajoutés à ceux des autres font des miracles.
Les membres de groupes -quels qu'ils soient d'ailleurs- ne sont pas une rangée de canaris blancs de concours tous identiques ou presque. Les départs sont un lamentable gâchis pour les clubs qui les provoquent ou les encouragent. En les laissant faire ou en les encourageant, les Présidents qui n’ont pas l’intelligence d’accepter et de valoriser les différences des autres se tirent à plus ou moins long terme une balle dans le pied.
Bravo si vous avez eu la patience de lire ce que j’avais à dire en épilogue d’une amère et pourtant dévouée expérience au sein de mon précédent club. Si vous avez des commentaires à faire, je serai heureux de les lire.