Bonjour à tous.
Justement, à ce sujet, je vais vous raconter une petite mésaventure qui m'est arrivée et qui, heureusement, c'est bien terminée.
Ayant l'habitude de laisser voleter mes colombes dans mon jardin, sous surveillance, les voir intéragir directement avec leur environnement et les autres "oiseaux du ciel" m'a toujours fait le plus grand bien. Bien entendu, pour les rendre un peu moins "mobiles", je leur taille régulièrement (2 fois par an) quelques primaires.
Malheureusement, un jour d'automne, pendant la mue, j'ai trop attendu avant de brider mon mâle. Il faut dire que le voir accourir avec grâce en glissant vers moi quand je l'appelais alors, m'a toujours ému. C'est dûr de leur tailler les rémiges quand on sait qu'ils ne pourront s'élever qu'à grands renforts de battements d'ailes et qu'ils atterriront tout essouflés après un vol de quelques mètres seulement.
Mon Prince, un après-midi, en possession d'un peu plus de la moitié de ses primaires, s'est fait la belle. Je n'étais alors pas très angoissé car ce n'était pas la première fois qu'il s'éloignait ainsi. Après une vaine tentative de localisation à vélo, je suis rentré bredouille. La nuit tomba. Le lendemain, je suis allé scotcher une cinquantaine d'avis de recherche, tout en tendant l'oreille. A chaque fois qu'un columbidé se montrait ou que j'entendais un roucoulement, mon coeur battait plus fort, mais je ne reconnus jamais sa silhouette, la couleur de son plumage ou son chant. Prince semblait s'être volatilisé. Je me mis à sonner à toutes les portes du voisinage, décrivant mon compagnon sans coeur. Sans succès...!
Un jour particulièrement pluvieux, une de mes amies et voisines vint m'apporter une étrange nouvelle: elle l'avait découvert chez une voisine éloignée d'une trentaine de mètres de chez moi.
TOUT çA! Mon ami ne semblait pas très à l'aise de me l'avouer à croire que la voisine en question trouvait mon compagnon très attachant (TROP peut être
). Elle était au courant que je cherchais ma colombe, pourtant.
Enfin bref, j'y suis allé avec mon autre colombe et le numéro d'identification de Prince en tête. Elle semblait surprise de me voir. Je ne lui ai pas dit comment j'avais découvert le pot au rose. Prince était perché sur le dossier d'une chaise. Sur celle-ci, un récipient rempli d'eau et une assiette contenant ... des "miettes" de pain sèches de 2 cm de circonférence et des rondelles de pomme GRANY!!! Super facile à picorer ça, avec un bec de tourterelle! Prince, même s'il l'avait voulu, n'aurait jamais pu avaler des morceaux de pain aussi gros, de même pour les rondelles de pomme. En outre, il est strictement granivore . Et puis les pommes vertes sont assez acidulées, il faut aimer. Ensuite je ne sais même pas si Prince avait remarqué la présence de l'eau dans l'abreuvoir. De plus......
!
Tout heureux de retrouver ma tourterelle, d'un ton poli, je lui ai fait quelques reproches. A première vue, elle avait l'intention de me prévenir ce jour même. Bizarrement, je l'ai crû; surtout quand elle m'a révélé, sans surprise pour moi, qu'il avait roucoulé toute la nuit. D'ailleurs devant sa femelle, il essaya de roucouler mais sa voix s'enraya dès les premières notes. (A quoi avait servi l'abreuvoir
)
Eh oui, un oiseau n'est pas une peluche, Madame, et quand il a tissé des liens forts avec un être de son espèce ou son maître, il essaie d'établir un contact avec lui quand il en est séparé!
ET MES AVIS DE RECHERCHE ET MON PASSAGE DE PORTE A PORTE...!J'aurais toujours pu me lamenter en vain sans l'intervention inopinée de mon amie. A moins que, lassée par le roucoulement incessant du piaf, Mme X l'aurait relâché, affamé et assoiffé, en pleine nature hostile.
A croire qu'il y a des gens qui n'ont pas de coeur!
Magellan.