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par Raf » 22 févr. 2012 16:27
Salut.
LeS ProblèmeS de repro de Gris du Gabon … rien que dans l'historique de NVC, il y a des dizaines d'interventions, de témoignages sur le sujet. On ne peut donc parler ni d'accidents, ni même de déviances, et encore moins d'espèce imprévisible; non ?
Définissons, précisons la question:
Repro:
-pour certains ça se limite à l'obtention d'Å“ufs fécondés
=>les boxes de repro ne répondent en fait qu'à cette problématique. Les gros éleveurs, ceux qui font du volume, qui ont temps nécessaire, organisés, équipés et (un minimum) formés, collectent (réduction des risques de casse, déclenchement de nouvelles pontes), incubent (maximisent le taux d'éclosion), élèvent (fin de processus de "fabrication d'un Gris du Gabon") … Le principe d'un box est d'apporter le minimum nécessaire à la survie d'un couple (deux individus, de sexes opposés), avec le maximum "d'incitations" à produire des Å“ufs fécondés, donc limitation des dérivatifs (de compétition comme recherche de nourriture, recherche de partenaire, recherche/choix/protection de nid, concurrence … sociaux comme jeu, vol, recherche de nourriture encore … et crainte de prédation avec cloisonnement, obscurité, espacement des visites …).
-pour d'autres, ça englobe la couvaison
=> pas équipés, pas compétents en incubation artificielle, il faut que les "parents" amènent l'Å“uf à l'éclosion. Le box est moins performant car le sentiment de sécurité apporté est précaire, et là où on avait besoin simplement de copulation (l'Å“uf arrive de toutes façons), il nécessite au moins 30 jours de tranquillité pour ne pas compromettre l'incubation par une ou plusieurs interruptions de couvaison.
-pour d'autres, il faut que les jeunes soient "démarrés"
=> pas équipés, pas compétents pour élever du premier jour (courbes de croissance, adaptation des doses, des compositions …), pas assez de temps disponible pour assurer la fréquence des nourrissages. On rentre là dans la catégorie de l'amateur, avec des définitions aussi restrictives que l'incompétence, l'approximation, l'absence de rigueur, ou simplement de disponibilté ou l'élevage n'est pas l'activité principale, à côté de l'activité professionnelle, que ce soit complément de cette dernière, ou hobby. On touche là un peu plus encore les limites du box, puisque cela nécessite des visites de contrôle plus régulières, et donc une rupture du cycle de tranquillité précédemment objectivé, et donc augmentation du risque de crainte de prédation.
-pour d'autres enfin, la repro va jusque au jeune "sur le perchoir"
=> c'est "l'EPP". Outre d'être pratiqué par des pros, bons ou pas, des amateurs, éclairés ou pas, des puristes, des trop occupés pour faire autrement … c'est extrêmement rare en box.
Problèmes:
-pontes (absence/irrégularité)
=> défauts de maturité*, de compatibilité de couple*, d'environnement, de conditions de détention, de détermination de sexe, d'incitations …
-fécondation
=> défauts de maturité, de compatibilité de couple, d'environnement, de conditions de détention, de détermination de sexe …
-couvaison
=> défauts de maturité, de compatibilité de couple, d'environnement, de conditions de détention …
On voit ici la constance des paramètres, et il convient donc de reprendre un distinguo EPP/box. On a vu plus haut comment le box règle le(s) problème(s) d'environnement et de conditions de détention, voir même ceux de compatibilité de couples et de maturité puisque bien peu important au regard de l'objectif.
Leur influence sur la suite est réglé en éliminant le rôle des parents (EAM).
Les problèmes suivants n'ont lieu qu'hors "usage conforme des boxes", ou dans des conditions (environnement, détention) plus proches de celles du box que de celles permettant un EPP.
-élevage (nourrissage, croissance, piquage, blessures, infanticides …)
=> défauts de maturité, de compatibilité de couple, d'environnement, de conditions de détention …
Nota: on distinguera maturité sexuelle d'un individu (ponte, accouplement) qui est fonctionnelle et psychologique, de maturité du couple qui est-elle consécutive à l'expérience (échecs et réussites), et qui ne peut s'évaluer qu'après constatation de compatibilité.
Gris du Gabon:
Et oui, ce terme aussi est à définir, préciser pour comprendre le problème, répondre à la question.
Les Gris du Gabon, au même titre que les Youyous du Sénégal par exemple, sont "très bien connus" par la totalité des éleveurs de psittacidés, grands ou petits, vieux ou jeunes, depuis des années, depuis toujours …
On les croise dans les bourses/expos, dans les bouquins, dans les animaleries, dans les chaumières … et dans les élevages.
Pour beaucoup, c'est sensiblement la même chose qu'une perruche (on sait d'ailleurs que le distinguo, la limite, la différence est ténue, voir contradictoire selon les auteurs), sauf que ça coute (coutait) plus cher à l'achat et quand ça crève, et que c'est en âge de pondre plus tard … Aussi, "on" se lance souvent dedans quand on appris ou réussi avec les perruches.
Mais les perruches, "petites ou grandes", celles dont on parle, qu'on voit le plus dans les expos/bourses, c'est quoi ? Ce sont essentiellement des psittacidés issus d'espèces australiennes, dont il n'y a plus d'importation depuis 50 ans. Les individus actuels sont tous des résultats d'élevage, de sélection, de consanguinité … Que leur statut légal le confirme ou pas, ce sont des domestiques, ou des oiseaux domestiqués (je parle évidemment de la majorité dont la maturité sexuelle moyenne est de l'ordre d'une à deux années maximum), on "travaille" sur des oiseaux de 25° à 60° génération captive selon les cas. Mieux adaptés à des conditions de détention et d'environnement captif que des oiseaux d'import …
… ou de 3° ou 4° génération captive maximum (et rare) lorsque l'on parle de Gris du Gabon ! L'importation des africains (comme des autres) n'est stoppée (officiellement) que depuis 1 génération tout au plus.On a donc affaire, contrairement aux "perruches", à des non-domestiques, des espèces "sauvages" ou même des NAC; avec des besoins, des instincts beaucoup moins "adaptés" à la captivité, et donc des oiseaux qui "répondent" différemment. Et notamment par le STRESS*.
Il y a aussi des différences """d'intelligence""" entre une perruche et un Gris du Gabon: cette intelligence, bien que favorable au perroquet en terme de quantité ou qualité, ne s'exprime malheureusement en plus grande capacité d'acceptation des contraintes de la captivité, mais plutôt en plus d'aptitude à les craindre, à les mal interpréter et donc à y réagir. De façon difficilement compréhensible de l'Å“il humain (anthropomorphisme*), analysés en comportements déviants, alors que d'un point de vue éthologique*, ils sont tout ce qu'il y a de plus normaux et donc prévisibles.
EAM ou EPP n'influe aucunement sur la capacité à produire des Å“ufs fécondés, et EAM (technique de nourrissage) n'influe pas non plus sur la capacité à EPP (jusqu'au perchoir): un seul cas suffirait à le prouver, et pourtant des centaines existent.
Il y a (au moins ?) 2 techniques pour (tenter d') obtenir des EPP:
-limiter/exclure les contacts à l'humain, tout en garantissant (autant que faire se peut) une tranquillité absolue à l'année (tout au moins durant la période de repro complète).
-faire accepter, reconnaître les contacts à l'humain. Les individus EAM sont dans ce sens plus "faciles" à éduquer, mais dans un cadre général et avec patience, c'est possible avec tous potentiels parents (EAM, EPP, imports). Pour exemple, si on décide de se donner la possibilité d'accéder de temps à autre au nid (mirage, baguage, soins, photos …), l'éleveur doit s'astreindre à le faire aussi quotidiennement que le nourrissage [et ce, u]avant la première ponte[/u], pour éliminer cette source de stress*. On habitue les oiseaux (à accepter ces visites sources de la majorité des problèmes d'élevage), on les entraîne, jusqu'à utilisation du renforcement positif*.
Dans tous les cas, fournir des conditions de détention et d'environnement incitant à la reproduction (donnant envie plutôt que pas d'autre choix=instinct de pérennité*), avec un territoire* suffisamment vaste pour que les limites soient sécurisantes (vue, ouïe, sentiment) vis à vis de la prédation et que l'éventuelle proximité d'autres psittacidés (même espèce ou pas) ne soient pas perçues comme concurrentielles. Cette proximité peut aussi être gérée par communauté*, colonie*, alternance de cycles volières communes (repos)/ volières de couple (repro)* … pour permettre d'éliminer les facteurs négatifs de la concurrence* et utiliser ceux positifs de la compétition*.
Nota: l'EPP se veut une forme d'élevage la plus proche possible de la nature; dans celle-ci, les mères Gris du Gabon de 3 ans et les nichées de 5 petits sur la branche, sont rares ou inexistantes. On est bien plus proche de 6-7 ans pour mener 1 à 2 petits au bout … les bonnes années. La captivité peut optimiser ces "rendements" en supprimant insécurité alimentaire et prédatoriale, si elle ne diminue pas tout ou partie des autres paramètres. Cette captivité part dans tous les cas avec des handicaps sur la nature, puisque avec ses limitations de mouvement (grillage), elle diminue déjà les capacités physiques, et crée des problématiques physiologiques, pathologiques et psychologiques inconnues en "liberté".
Ce plan d'axes de réflexions (sommaire et incomplet), jeté en vrac et rapidement en face des questionnements de ce topic, ne prend en compte que le plan générique de l'élevage, et spécifique du Psittacus Erithacus en captivité.
La part liée à l'individu, son caractère, son histoire, son passé … influe également beaucoup.
Tout ceci n'est pas une leçon, mais un avis, des positions, des point de vues … issus d'expériences personnelles et partagées.
*toutes ces notions, de même que l'alimentation, l'enrichissement du milieu, le foraging … méritent d'autres développements (certains existent sur ce forum) et un sujet pour chacun d'entre eux, en vue de résoudre les problématique de repro, mais aussi et surtout de détention.
Laurent Daymard
Mo Cuishle - S'enfuir, être spectateur ou s'engager …
AGIR ESPÈCES
Association de Gestion des Intérêts et de la Réglementation, Espèces Sauvages Préservées En Captivité Ex Situ