greg 44 a écrit :Et nous on les enferment. Un rosalbin qui prend clairement son pied. Si on pouvait leur donner une vie pareille avec autant de liberté sa serait super.
Pour faire voler plusieurs oiseaux sur une longue période , j'ai constaté combien nous avons des présupposés erronés sur le sujet du traumatisme que nous imposons à nos protégés.
Récemment les conures ont été séparées en deux volières et le couple sans petit n'a plus voulu partir dans les arbres. La trappe peut rester ouverte une heure. J'ai parfois été étonné du peu de temps qu'elles mettent pour se défouler dehors. Il est vrai aussi que parfois c'est deux heures.
Pour cette espèce, si nous leur offrons un bel espace et surtout de la compagnie on répond à 80 % de leurs besoins. De plus les laisser sortir est accidentogène dont les vitres (et celles des voisins), un épervier qui passe (on a frôlé plusieurs x la cata) plus le risque de se faire ''capter''
Un rapide calcul d'un couple qui fait quatre petits qui eux m^me reproduisent l'année d'après (4 petits par couple) ça vous donne 480 piafs à la fin de la 5° année. Cela démontre combien la vie sauvage n'est pas un long fleuve tranquille. Au final les nôtres ont une espérance de vie incommensurablement plus longue.
Pour les rosalbins et bien des fois je fais ''taxi'' et personne ne veut voler ou juste aller au sol faire la poule. Même après une semaine en volière lors de la première sortie on ne voit pas vraiment s'exprimer une frustration quelconque.
Eux aussi ont d'abord besoin d'inter-actions avec un partenaire, un bel espace et de quoi s'occuper. (L'enrichissement du milieu, important !) Le ''freefly'' c'est à peine 10% de bonus. (Au fil du temps j'ai réduit la fréquence, trop d'aléas imprévisibles) . D'ailleurs en extérieur c'est un gros défoulement de qq minutes (comme sur la vidéo) et puis s'est fini pour le reste. Voler leur demande de l'effort et dans la nature ils volent essentiellement pour couvrir leurs besoins. Un oiseau repu n'a pas spécialement besoin de faire des longues distances.
Je ferais exception pour les grands aras qui semblent être infatigables et à qui il est difficile d'offrir des installations correspondant à leur taille. Avec eux c'est souvent bien trop petit.
Voilà c'est juste un retour d'expériences (sur quatre années) et de réflexions avec deux espèces différentes. Au final j'ai observé et compris combien mes piafs étaient bien avec moi et que leur privation de liberté était loin d'être un problème pour eux.
Et à l'heure où la détention d'espèces issues de la faune sauvage est de plus en plus contestée, nous devons valoriser les points positifs que nous offrons à nos protégés. Et il y en a pas mal (enfin chez les éleveurs responsables). ''Ouvrez la cage aux oiseaux'' dans la ''vrai vie'' ça ne fonctionne pas.