carpodaque
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j'ai trouver ca:
LE ROSELIN FAMILIER (Carpodacus mexicanus mexicanus)
également appelé : Roselin du Mexique, Bouvreuil du Mexique, Carpodaque du Mexique
Texte, photos et élevage : Pierre Malburet
Mâle Roselin du Mexique - Photo et élevage : Pierre Malburet
J'élève depuis quelques années des Roselins du Mexique en volières extérieures.
Ces oiseaux, toujours un peu sauvages, sont très robustes, ils s'acclimatent facilement à toutes conditions de températures. Cette année ils ont facilement résisté à - 12 °C pendant plusieurs jours. Je les ai même vus manger de la neige pour boire alors que l'eau des abreuvoirs était complètement gelée. De plus, ils mangent de tout, toutes sortes de graines, de pâtées, de fruits, de verdures et de plantes sauvages. J'utilise pour tous mes Fringilles de la graine BEYERS, 1/3 tarins, 1/3 pinsons, 1/3 alpiste.
Cette année (2002), j'élève 2 couples dans 2 volières différentes. Mi-mars, j'aperçois mes 2 femelles se promener avec des brindilles dans le bec, les mâles, toujours derrière, les suivent comme leur ombre et chantent à tue-tête. Je place aussitôt quelques nids artificiels dans différents coins des volières. L'une d'entre elle choisie un de mes nids, placé dans une boite ouverte à environ 3 mètres de haut. L'autre décide de construire son nid toute seule. Je ne trouve pas le nid tout de suite, la volière est grande (140 m2) les cachettes sont multiples, seul le cri des Roselins à mon approche du nid en construction me fait penser que je suis près du but. Effectivement, je le trouve dans un pommier à environ 1,50 m du sol, bien caché dans une fourche. Le nid est fabriqué à base de fibre de coco et de brindilles de thym. Les Roselins aiment bien, s'ils ont le choix, à la différence des chardonnerets, fabriquer leur nid à base de matériaux sombres. La cordelette noire leur sied à merveille. La construction du nid dure environ 3 jours.
Nid de Roselins du Mexique - Photo et élevage : Pierre Malburet
Dès le lendemain, les 2 femelles pondent leur premier Å“uf. Je sais qu'elles ne couvent pas, je n'ai donc pas besoin de changer les Å“ufs par des factices. Deuxième jour, deuxième Å“uf. Troisième jour, troisième Å“uf. Tiens ! L'une des femelles couve, l'autre pas... Bien sûr, la deuxième femelle me fait un quatrième Å“uf le lendemain et aussitôt se met à couver. Les Roselins, aussi "farouches" soient-ils, acceptent volontiers les visites.
à€ partir de là , je commence "ma pâtée d'élevage", c'est-à -dire une pâtée que je fais moi-même à partir du premier oiseau qui commence à nidifier jusqu'au dernier (mars - août). Cette pâtée, composée d'une pomme, d'une carotte, de deux Å“ufs durs (jaune et coquille sans le blanc) de pinkies, de poudre d'os de seiche et toujours de branchettes de sarriette, de thym ou d'origan, est fabriquée tous les 2 jours. Ces ingrédients sont broyés tous ensemble dans un mixeur. Une moitié est distribuée le jour même, l'autre conservée au frigo pour le lendemain.
La pâtée d'élevage : des ingrédients à la mangeoire - Photos : Pierre Malburet
Cette quantité vaut pour environ 50 oiseaux, une trentaine la mange très régulièrement (insectivores, roselins, bouvreuils, canaris, chardonnerets, tarins, verdiers).
A ce sujet, il est important que les oiseaux goûtent la nouvelle nourriture. Je les "force" si nécessaire en remplaçant les graines habituelles par la pâtée. Dans ce cas, je supprime les graines aux heures du repas et place ma pâtée à l'endroit exact des graines. Souvent les oiseaux goûtent et mangent. Si au bout de quelques jours d'essai, rien n'y fait, je n'insiste pas et recommence l'expérience lors du nourrissage des oisillons. Dans ce cas les parents sont plus avides et recherchent davantage de nourriture que d'habitude. Les petits, en général, plus curieux mangeront de tout plus facilement. En règle générale, tous mes "anciens" oiseaux mangent tout ce que je leur propose.
Le 6 avril, éclosion : 3 sur 3 dans un nid, 4 sur 4 dans l'autre. Les femelles sortent de temps en temps quelques minutes, les mâles les nourrissent au nid à merveille. Je continue à surveiller régulièrement les nids plus par curiosité et par plaisir que pour parer à un éventuel problème. Les Roselins sont de très bons parents.
Aïe ! Le 10 au soir, le temps se détraque. Un des nids est bien protégé de la pluie, l'autre pas. Je ne peux rien faire, nous sommes déjà en fin d'après midi et le bricolage pour protéger le nid me semble relever d'un exploit, c'est à dire qu'il faudrait que je place au-dessus de la volière et enterre sur les côtés une bâche pour protéger le nid. Je n'ai pas le temps et il n'y a pas d'autres solutions. De plus, j'ai peur de déranger la femelle trop longtemps et il fait froid. Le vent fait aussi partie de la fête. Je renonce à l'abri, prie le bon Dieu, et espère que la femelle ne quittera pas son nid. Les oisillons n'ont que 4 jours. Il pleut toute la nuit. Le lendemain matin il fait toujours mauvais temps, je ne vais pas voir mes petits et attends midi. Au moins, si je dérange la femelle, la température sera un peu plus clémente. Midi, je jette un Å“il, les petits sont toujours vivants mais le nid est détrempé. Je pense tirer une rallonge électrique et passer le sèche cheveux sur le nid. La femelle tourne autour de moi, j'abandonne mon idée « farfelue » et pense qu'il vaut mieux laisser la femelle chauffer et le mistral sécher qu'une intervention humaine. Sur ce, je donne la priorité à la nourriture, pissenlit, séneçon, laiteron... des brassées entières. Le mâle se jette dessus. J'observe les allers retours de ma fenêtre. Vers 16 heures, je refais un tour, les petits ont le jabot vert comme du gazon. La pluie a cessé, je m'éloigne confiant.
Le 6e jour, je bague en 2,9, mes bébés sont en pleine forme. Le temps s'est adouci, ils sont sauvés, bravo à la mère qui a joué son rôle de parapluie à merveille. Je suis content d'eux. Quel plaisir !
Oisillons de Roselin du Mexique âgés de 6 jours - Photo et élevage : Pierre Malburet
Nous sommes le 21, les 2 femelles charrient de nouveau des brindilles... Les petits ne sont toujours pas sortis. Papa veille.
Les petits Roselins à 13 jours, avant la sortie du nid - Photo et élevage : Pierre Malburet
Félicitations à Pierre pour ce beau récit d'élevage et cette réussite renouvelée plusieurs fois cette année avec les Roselins du Mexique !
Vous élevez, vous aussi, des Roselins familiers ou d'autres Fringillidés ? Ecrivez-nous !
Pierre a réalisé en 2001 un CD-ROM (réactualisé depuis) pour les éleveurs :
"Plantes sauvages et cultivées pour nos oiseaux"
Pour le lui commander, prenez contact avec lui.
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becs crochus et becs droits c'est mon dada !!!