Petite histoire qui a failli être dramatique
En rentrant chez-moi ce midi, je suis allée jeter un oeil sur les volières avant de me mettre à table. La première chose que j'aperçois, Mimo, ma petite Mimosa, la petite ondulée jaune que j'ai élevée à la main il y a 6 ou 7 ans maintenant, je l'aperçois sur le dos au fond de la volière. Elle est ensanglantée, n'arrive pas à se retourner mais elle bouge toujours. Je lâche par terre tout ce que j'avais dans les mains et sans précaution, j'ouvre tout grand la porte pour pénétrer à l'intérieur de la volière.
Je retourne Mimo sur ses pattes, elle tente d'avancer, péniblement, mais elle bouge ! Je la prends dans mes mains et je l'emmène rapidement dans la maison. Toutes les autres ondulées n'ont rien et semblent en pleine forme.
Je procède illico à son nettoyage à l'eau chaude pour enlever tout le sable incrusté dans ses plumes et le sang qui la souille un peu partout. Enfin, je peux voir qu'elle est blessée à l'aile mais rien de cassé.
Elle tente de me mordiller, ça me rassure mais je vois bien qu'elle est épuisée. Depuis combien de temps était-elle ainsi par terre ? Je n'en sais rien mais suffisamment longtemps pour que le sable qui sert de fond cage s'incruste en grande quantité sous toutes ses plumes. Son foutu caractère, malgré son épuisement évident, l'aide à ne pas se laisser aller. Elle a une tête de bélier ma Mimo !
Je la couvre d'une serviette propre et sèche et je m'installe avec elle près de la cheminée; il ne faut pas qu'elle reste mouillée trop longtemps. Enfin, elle me regarde et me titille gentiment le bout des doigts. Ma petite Mimo me reconnait... elle cesse de bouger et semble enfin vouloir se reposer. Je la caresse et elle accepte en fermant les yeux. C'est promis Mimo, tu ne retournes pas dehors, je te garde dans la maison au moins jusqu'au printemps.
Il faut savoir que Mimo commence à présenter des signes de grand âge ; la cire de son bec n'est plus aussi lisse et prend un ton plus sombre, son plumage est moins beau mais je vais lui faire une cure de vitamines pour palier à ça. Mimo n'a jamais su voler, elle se déplace en s'agrippant au grillage et si elle se fait bousculer lorsqu'elle est sur un perchoir, elle tombe par terre. Malgré cela, elle a toujours tenu le rôle de "chef de volière", elle a fait plusieurs nichées et que de beaux bébés.
Ca y est, je crois que l'heure de la retraite a sonné pour elle. Je vais donc lui prévoir une petit nid confortable pour qu'elle puisse couler encore de nombreux jours heureux. Je n'arrive pas à imaginer qu'elle me quittera un jour. Mimo et moi, on a une histoire particulière, mais justement, c'est une autre histoire.
Ce soir, lorsque je rentrerai, je vais lui préparer une nouvelle cage suffisamment grande pour y accueillir un petit compagnon aussi à la retraite. Elle va s'ennuyer sinon. Donc, si tu connais son futur compagnon, fais-moi signe.
Car c'est sûr qu'elle va s'en remettre. Déjà , avant que je doive repartir à mon travail, elle s'est alimentée de petites graines et de pomme puis elle a commencé à se lisser les plumes même si cet exercice la fait encore tanguer. Vivement ce soir que je la retrouve.
Victor Hugo