booiseau a écrit :
et un essai d'analyse psychiatrique sur l'épanouissement des oiseaux en captivité.
Salut.
pascalnico a écrit :
Par contre ce qui m'interpèle est cette différence entre EAM et EPP... en période de repro ou non d'ailleurs ...si ils se retrouvent face à eux même sans avoir en échange des occupations !!!! même en période de repro !!!!
…
Est-ce propre aux EAM !!!
Tout d'abord, il ne faut pas opposer individus EAM et individus EPP.
Individus EPP couvre une catégorie à peu près homogène, mais qui inclue aussi … les imports ! OK, actuellement l'import est "interdit" mais:
- ce n'est peut-être pas définitif
- c'est récent (comparé à une durée de vie moyenne de perroquet) donc on en trouve encore beaucoup
- il y a encore beaucoup de traffic.
Mais surtout, certains "EPP nés captifs" (Captive Breed) sont aussi sauvages, stressables que des imports dénichés ou capturés au filet en Côte d'Ivoire.
Individus EAM couvre par contre beaucoup plus de cas, car l'EAM n'est qu'une technique de nourrissage, pratiquée par un humain; et il y a une grande variabilité de résultats (d'individus) fonction des méthodes, des moyens et des objectifs. Pour preuve, certains éleveurs, même professionnels vendent leurs oiseaux EAM au même prix que des EPP(CB), et certains de leurs clients ne s'en doutent même pas !
EAM et imprégnation sont deux choses différentes, voir même apprivoisement. Et, un oiseau "EAMé" seul ne sera pas le "même" qu'au milieu de frères et sÅ“urs, ou individus d'autres espèces. Ceci pour les premiers jours ou premières semaines de sa vie. La différence sera encore plus importante si l'isolement se poursuit au-delà d'une certaine fenêtre d'acquisition (sensorielle, de langage, de vol …).
En clair, un perroquet EAM a besoin d'être socialisé à son espèce le plus tôt possible, l'inverse pouvant entraîner des conséquences quasi-irréversibles.
La socia
BIlisation (et non pas socialisation comme au dessus), à l'humain, l'apprivoisement donc, n'engendre pas de problématiques comportementales d'adulte (ou sub-adulte), s'il y a eu socialisation à l'espèce en temps et en heure, ce qu'on peut qualifier d'acquisition ou compréhension de sa condition d'oiseau (il y a dans ces derniers éléments beaucoup de néologismes, ou de choix de termes discutables, mais j'ai déjà détaillé cela dans d'autres sujets, pas la peine de passer encore pour un philosophe qui n'a jamais mis le pied dans une volière).
Aussi, la principale différence "en repro" entre oiseau "sauvage" et oiseau "apprivoisé", se situe au niveau de la crainte de l'humain. On a vu dans un post précédent que cette crainte engendrait stress et manifestations de stress, l'absence (de crainte) éliminera certaines de ces manifestations; et ensuite, tout dépend encore de l'humain, de la façon dont il gèrera cet état: la plus connue est que l'individu débarrassé de cette crainte défendra (son nid, ses Å“ufs, ses petits, ou même son territoire), voir même en interprétation humaine "attaquera", là où l'autre individu aurait reculé ou fuit.
pascalnico a écrit :Des EAM élevés et imprégnés dans leur jeunesse vivent avec l'humain dont ils sont proches et l'ont décide à un moment de leur vie de les mettre dans une volière ou autre, à l'extérieur ou pas, pour avoir une progéniture...
Voilà une erreur (désolé, c'est mon avis) typique:
on décide à un moment de leur vie de les mettre dans une volière à l'extérieur On décide quand ? Quand on veut des petits ? Quand on en a marre de les avoir dedans ? Quand ils le demandent ?
Ils en ont BESOIN (soleil, vent, pluie, aube, crépuscule, bruits de la nature …) dés qu'ils sortent du nid. Que l'on temporise par rapport à la saison, ou qu'on alterne dedans/dehors pour faire cohabiter leurs besoins et nos envies (de "vivre avec eux"), c'est une nécessité selon beaucoup de paramètres, mais notamment psychologiques, et d'apprentissage(s) vers l'âge adulte, la maturité.
pascalnico a écrit :Ce que je voudrais savoir : quel est le comportement que l'on doit adopter avec eux !!!... Doit-on les considérés différemment, c'est-à -dire ne pas avoir de contacts trop importants !!!
Hors repro, le même comportement. En intérieur, en condition "d'oiseaux de compagnie", s'ils sont à deux comme dans votre cas, vous n'êtes pas avec eux 24/24: vous dormez, vous bossez, vous sortez … ils ont (heureusement) une vie sans vous. Avec une volière (extérieure), ces plages ne seront que plus belles, plus enrichissantes, plus conformes à leurs besoins que dans une cage (intérieure), aussi "grande" soit-elle.
En repro … c'est eux qui vous diront !
Déjà , pour rester sur une des problématiques de ce sujet, vous n'attendrez pas qu'ils entrent en repro pour installer des nids, et pour les visiter quotidiennement. Pour les y habituer, et leur rendre cela "agréable" (renforcement positif).
pascalnico a écrit :Doit-on considérer qu'une fois dans cette volière, ces EAM ont maintenant plus besoin de nous !!!
Pas plus, pas moins. Si votre relation est "saine", c'est à dire qu'ils ont déjà goût à ces plages sans vous (évoquées précédemment); en un mot s'ils sont autonomes.
pascalnico a écrit : tout simplement garder les mêmes contacts que l'on à l'habitude d'avoir afin de ne pas rencontrer des problèmes de comportements !!!
…
Je suppose peut-être à tord que l'interaction doit être encore assez forte pour avoir cette complicité avec eux !!!!
Oui, tout au moins régulière. Quoique … j'ai le cas de certains de mes oiseaux dont la vie m'a malheureusement éloigné, contraint à espacer mes visites … et la relation est toujours là . N'oublions pas de prendre en compte le caractère particulier de chaque oiseau, et la relation particulière individu oiseau/individu humain.
pascalnico a écrit :Peuvent-ils développer ses problèmes comportementaux à cause de nous, tout simplement en n'apportant plus assez de moments privilégiés !! Et ainsi ils se retrouvent face à eux même sans avoir en échange des occupations !!!!
Si c'est le cas, ce sera à cause de la première erreur signalée plus haut, de leur manque d'autonomie, voir de leur non-compatibilté de couple.
Mais je vais vous parler 2 secondes de cas, d'oiseaux ne subissant pas la captivité, épanouis je crois: pourquoi est-ce que je me permets d'utiliser ce terme? Car avec eux, on peut par exemple pratiquer le "co-parentig". Bien évidemment qu'il s'agit d'oiseaux apprivoisés, issus d'EAM.
Mais déjà , la MAN (Manipulation Au Nid) qu'il est très à la mode de porter comme technique d'apprivoisement éthique (plus que associée à l'EAM), a des résultats désastreux quand elle se fait "dans le dos des parents", sans leur consentement. Avec des oiseaux habitués, desensibilisés, entraînés … on y arrive plus facilement.
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Raf a écrit :2 catégories et 2 parallèles:
1 les animaux qui subissent la captivité
2 les animaux qui sont épanouis en captivité
On rencontre régulièrement ce type de problèmes (et d'autres) dans la 1° catégorie, et quasiment jamais dans la 2°.
pascalnico a écrit :Ce sujet est très intéressant, car il me permet de comprendre et aussi je dois l'avouer, appréhender au mieux l'avenir de mon couple GDG eam, que je vois mal, je le reconnais , dans une volière extérieure !!! enfin loin de moi !!!
Ces 4 derniers mots résument votre problème ! Mais vous l'avez dit, vous êtes en train d'en prendre conscience …
pascalnico a écrit :Par ces expériences je m'aperçois que l'EAM n'est peut-être pas la meilleure voie pour nos oiseaux !!!! On se fait plaisir finalement au détriment de l'oiseau !!! Mais là c'est un autre sujet...
C'est effectivement un autre sujet (déjà moultes fois abordé), mais vous avez eu mon avis: l'EAM ne gêne en rien; le seul vrai problème, ce sont les mauvais EAMeurs …