Re: identification d'oiseaux
Je te remercie pour ce nouveau témoignage de confiance que tu me portes une nouvelle fois, presque un an après mon dernier passage sur ce forum, je vais donc m’efforcer de me montrer à la hauteur de cette attente.
On remarque, dans cet assortiment de passereaux migrateurs néartiques, deux Parulidae et un Ictéridae, familles phylogénétiquement assez proches parait-il en dépit des apparences. Le premier spécimen, en partant d'en haut, est sans doute le moins facile à déterminer de cette sélection, il s'agit manifestement d'un représentant du genre Oporornis. La détermination de cet oiseau est compliquée par le fait qu'il n'est pas représenté sous son plumage le plus typique, autrement dit celui du mâle adulte en livrée nuptiale, sinon cela n'aurait pas posé de problème particulier. On doit être en présence ici d'un sujet femelle ou immature de l'une de ces deux espèces : Oporornis philadelphia (la Paruline triste) ou Oporornis agilis (la Paruline à gorge grise), par ordre de probabilité. En effet, Oporornis agilis devrait arborer un cercle orbital mieux marqué, plus large et plus blanc que celui de la photo qui rappelle d'avantage Oporornis philadelphia, à mon avis. Les Parulines du genre Oporornis figurent sur la planche 55 du volume 15 du HBW (1).
Le second spécimen, celui du milieu, ne pose par contre aucun problème d'identification quant à lui, il s'agit à l'évidence d'un mâle adulte, en plumage nuptial, de Dendroica magnolia (la Paruline cendrée). Cette espèce figure elle aussi sur le même volume du HBW que l'espèce précédente, planche 52.
Le dernier spécimen, celui d'en bas, n'est pas lui non plus sous son plumage le plus parlant pour la détermination. On reconnait quand même assez distinctement un individu mâle immature de Icterus spurius (l'Oriole des vergers). Les plumages immatures de plusieurs espèces d'orioles se ressemblent, mais certains indices comme le contour de la bavette noire mal défini ou les taches de rouilles sur les côtés, assorti au croupion jaune, sont plutôt les indices de l'Oriole des vergers. Pour les Icteridae, je conseille l'excellent guide de Jamarillo & Burke (2).
On pourrait se demander si ces trois oiseaux ont été réunis dans cet assortiment par hasard ou pour une raison précise, nous pouvons en effet constater que tous trois sont des passereaux migrateurs nichant dans la partie orientale du continent Nord-Américain et hivernant, non loin de là , dans la partie septentrionale néotropicale (du Mexique à l'Amérique Centrale, et jusqu'au Nord du continent Sud-Américain pour l'oriole). C'est donc peut-être par analogie géographique, ou de stratégie migratoire, que ces trois oiseaux ont été rassemblés dans cet assortiment joliment constitué.
Références citées :
(1) Del Hoyo, j., et al. (2010) - " Handbook of the birds of the world" vol.15. Weavers to New World Warblers". Barcelona. 879 p.
(2) Jamarillo, A. & Burke, P. (1999) - "New World Blackbirds" - The Icterids. Princeton univesity press. 431 p.
PS. Je me permets de vous signaler un regrettable lapsus que j'avais commis dans mon dernier message, à propos des Colibris. C'est justement en relisant ma dernière intervention de l'an dernier, ci-dessus dans ce forum, que je viens de m'en rendre compte. Je vais donc corriger ultérieurement cette erreur involontaire et j'en profiterai pour apporter quelques éclaircissements sur les colibris figurant sur ces photos. A bientôt donc.
A toute fin utile, pour ceux qui seraient désireux de me contacter pour des demandes de renseignements concernant les oiseaux, voici mon adresse de messagerie : Bernardornis@yahoo.fr