La proventriculine est elle une mycose
Les problèmes de soins et de santé des oiseaux.
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Bonjour. Il me semble avoir lu que la proventriculine ou maladie du bréchet saillant serait une mycose. Si cela était exact ne serait t'il pas possible de la prévenir ou de la soigner avec de l'extrait de pépin de raisin. Qu'en pensez vous?
Re: La proventriculine est elle une mycose
La proventriculite est causée par plusieurs variants de virus de la famille des bornavirus.
Des tests de détection commencent à apparaitre.
Nic
Des tests de détection commencent à apparaitre.
Nic
Re: La proventriculine est elle une mycose
.
Bonjour,
C'est une maladie encore mal connue actuellement.
- A l'heure actuelle, il n'est pas 100% sûr que le bornavirus soit la seule cause de PDD. Le problème est que d'une part de nombreux oiseaux sont testé positifs pour le bornavirus alors qu'ils sont cliniquement normaux et le restent pendant des années, d'autre part que certains oiseaux développe la PDD et sont négatif pour le test bornavirus (40% des cas)... On connait encore mal les variations de la PDD entre les espèces d'oiseaux (sevérité, contagion, incubation...). Les cockatiels sont suspectés d'être fréquemment porteurs sains par exemple mais ils peuvent aussi développer la PDD.
- Il y a de multiples sérotypes de bornavirus (au moins 5); le sérotype 4 semble être le plus fréquent. Certains semblent avoir un temps d'incubation différent (délai entre l'infection et le développement de la maladie).
- Le mode de transmission de la maladie: on sait que les oiseaux contaminés excrètent le virus de façon continue ou intermittente selon les patients, dans leurs selles, au niveau de l'appareil respiratoire (narines, choanes), et que le virus est retrouvé sur les plumes de la région axillaire (contamination par l'air ou directement dans les plumes ??). Le virus est retrouvé dans l'air des pièces où se trouve la volière de l'oiseau contaminé et dans les pièces adjacentes (au niveau des aérations notamment) donc il est conseillé de désinfecter les volières et les bouches d'aération à fond.
-Des tests d'infection (infectious challenge) ont été réalisés chez des collapsites et des conures de Patagonie. Les oiseaux étaient inoculés par voie orale et par injection intramusculaire avec le virus. L'infection a été confirmée et l'incubation était respectivement de 3 mois et 2 mois pour ces 2 espèces et cette souche de virus. En toute cas à l'heure actuelle, il n'y a pas d'étude publiée dans toutes les espèces sur le temps d'incubation. Celle-ci pourrait aussi dépendre de chaque individu et de la souche de virus (/serotype) .
- La persistence du virus dans l'environnement n'a pas été étudié jusqu'à présent mais d'autres virus proches des bornavirus sont détruits par l'eau de Javel (HOCl 3%). Une possible méthode pour contrôler la désinfection dans un gros élevage serait de prendre des échantillons dans l'environnement et de soumettre une PCR (test de détection de l'ARN du virus).
(Sources;
a) Small Animal Clinical Sciences, Texas A&M University, 4474 TAMU, College Station, TX
77843, USA
b) Associate Professor, Veterinary Pathobiology Department, Texas A&M University, 4467 TAMU
College Station, TX 77843, USA
c) Professor, Avian Pathology, University of California, Davis, CAHFS-Tulare, 18830 Road 112,
Tulare, CA, USA
d) Professor and Director, The Schubot Exotic Bird Health Center, Veterinary Pathobiology
Department, Texas A&M University, 4467 TAMU, College Station, TX, USA )
Cdlt
Dominique
Bonjour,
C'est une maladie encore mal connue actuellement.
- A l'heure actuelle, il n'est pas 100% sûr que le bornavirus soit la seule cause de PDD. Le problème est que d'une part de nombreux oiseaux sont testé positifs pour le bornavirus alors qu'ils sont cliniquement normaux et le restent pendant des années, d'autre part que certains oiseaux développe la PDD et sont négatif pour le test bornavirus (40% des cas)... On connait encore mal les variations de la PDD entre les espèces d'oiseaux (sevérité, contagion, incubation...). Les cockatiels sont suspectés d'être fréquemment porteurs sains par exemple mais ils peuvent aussi développer la PDD.
- Il y a de multiples sérotypes de bornavirus (au moins 5); le sérotype 4 semble être le plus fréquent. Certains semblent avoir un temps d'incubation différent (délai entre l'infection et le développement de la maladie).
- Le mode de transmission de la maladie: on sait que les oiseaux contaminés excrètent le virus de façon continue ou intermittente selon les patients, dans leurs selles, au niveau de l'appareil respiratoire (narines, choanes), et que le virus est retrouvé sur les plumes de la région axillaire (contamination par l'air ou directement dans les plumes ??). Le virus est retrouvé dans l'air des pièces où se trouve la volière de l'oiseau contaminé et dans les pièces adjacentes (au niveau des aérations notamment) donc il est conseillé de désinfecter les volières et les bouches d'aération à fond.
-Des tests d'infection (infectious challenge) ont été réalisés chez des collapsites et des conures de Patagonie. Les oiseaux étaient inoculés par voie orale et par injection intramusculaire avec le virus. L'infection a été confirmée et l'incubation était respectivement de 3 mois et 2 mois pour ces 2 espèces et cette souche de virus. En toute cas à l'heure actuelle, il n'y a pas d'étude publiée dans toutes les espèces sur le temps d'incubation. Celle-ci pourrait aussi dépendre de chaque individu et de la souche de virus (/serotype) .
- La persistence du virus dans l'environnement n'a pas été étudié jusqu'à présent mais d'autres virus proches des bornavirus sont détruits par l'eau de Javel (HOCl 3%). Une possible méthode pour contrôler la désinfection dans un gros élevage serait de prendre des échantillons dans l'environnement et de soumettre une PCR (test de détection de l'ARN du virus).
(Sources;
a) Small Animal Clinical Sciences, Texas A&M University, 4474 TAMU, College Station, TX
77843, USA
b) Associate Professor, Veterinary Pathobiology Department, Texas A&M University, 4467 TAMU
College Station, TX 77843, USA
c) Professor, Avian Pathology, University of California, Davis, CAHFS-Tulare, 18830 Road 112,
Tulare, CA, USA
d) Professor and Director, The Schubot Exotic Bird Health Center, Veterinary Pathobiology
Department, Texas A&M University, 4467 TAMU, College Station, TX, USA )
Cdlt
Dominique
Qu'il est dommage de voir souvent tant d’énergie dépensée à la confection de volière et si peu à l'enrichissement intérieur (confucius )
Re: La proventriculine est elle une mycose
Merci Dominique pour cet exposé détaillé.
Pratiquement, pour ce qui est de la prophylaxie d'un élevage, cela implique :
- Les bornavirus ont été démontrés comme étant des pathogènes capables d'induire le développement de la dilatation proventriculaire des psittacidés ("proventricular dilatation disease" ou PDD = proventriculite).
- Un sujet porteur de bornavirus peut, soit déclarer la maladie et en mourrir, soit rester porteur sain, parfois très longtemps.
- Un sujet porteur va avoir des phases où il va excréter le virus, ce qui implique un risque d'infection d'autres oiseaux.
Par exemple, des oiseaux courants comme les calopsittes sont effectivement suspectés d'être fréquemment porteurs de bornavirus. Compte tenu de leur valeur financière très basse, il ne vient pas à l'idée d'investir sur des tests, alors qu'introduire des calopsittes plombées dans un élevage de perroquets pourrait constituer une bombe à retardement ...
Nic
Pratiquement, pour ce qui est de la prophylaxie d'un élevage, cela implique :
- Les bornavirus ont été démontrés comme étant des pathogènes capables d'induire le développement de la dilatation proventriculaire des psittacidés ("proventricular dilatation disease" ou PDD = proventriculite).
- Un sujet porteur de bornavirus peut, soit déclarer la maladie et en mourrir, soit rester porteur sain, parfois très longtemps.
- Un sujet porteur va avoir des phases où il va excréter le virus, ce qui implique un risque d'infection d'autres oiseaux.
Par exemple, des oiseaux courants comme les calopsittes sont effectivement suspectés d'être fréquemment porteurs de bornavirus. Compte tenu de leur valeur financière très basse, il ne vient pas à l'idée d'investir sur des tests, alors qu'introduire des calopsittes plombées dans un élevage de perroquets pourrait constituer une bombe à retardement ...
Nic