Salut.
En "complément":
Kledenn a écrit :Je comprends bien que certains éleveurs développent certaines couleurs en sélectionnant des sujets ayant une couleur prononcée (jaune sur le ventre, gris au niveau des ailes,...), en cherchant à les coupler avec des oiseaux de la même sous espèces ayant les mêmes caractéristiques (d'où le recours à la consanguinité parfois).
Rappel: on parle là phénotypiquement, mais en terme de génotype (résistance aux maladies, variations métaboliques, malformations, dégénerescence, faiblesses congénitales …), l'éleveur n'en sait strictement rien à l'avance. Cela s'appelle jouer à l'apprenti sorcier …
Problématiques principales liées à la consanguinité:
1- renforcement des allêles récessifs.
- Chaque gène à différentes formes, les allèles.
- Chaque gène est en double exemplaire : 1 venu du père, et un venu de la mère.
- Un individu peut donc avoir 2 allèles identiques pour un même gène (il est homozygote pour ce gène), ou deux allèles différents (il est hétérozygote pour ce gène).
- Si les allèles sont différents (par exemple 1 yeux bleu, 1 yeux noir), que se passe t'il ? Un allèle (dit dominant) s'impose, et l'autre (dit récessif) ne s'exprime pas. Il est là , mais dormant.
- La plupart des maladies génétiques sont des allèles récessifs. Normal : lors d'une mutation pathologique (qui rend malade), l'individu meurt si l'allèle est dominant, mais survit si l'allèle est récessif (dormant) -> donc on ne trouve guère d'allèles pathologiques dominants, ils sont en général récessifs.
- les allèles récessifs ne s'expriment que s'ils sont en 2 exemplaires homozygotes (le même venu du pêre et de la mêre).
- La consanguinité renforce le nombre des cas d'homozygoties (si le pêre et la mêre sont frêres et soeurs, ils ont plus ou moins les mêmes allèles, qu'ils ont hérités de leurs parents).
- Si il n'y a pas d'allèles récessifs pathologiques, il n'y aura pas de problèmes particuliers. Si il y a un allèle récessif pathologique, il finira par contre par ressortir (à partir de la F3).
- Cela dépend des allèles présents dans le groupe de base. Ainsi, la plupart des animaux domestiques actuels, des races de chiens, les variétés d'élevages de poissons exotiques sont issus de groupes qui dépassaient rarement quelques individus, et qui sont donc à l'origine fortement consanguins. Des fois cela marche, et d'autres fois, c'est la cata.
2 - perte de variabilité dans les allèles.
- Une espèce peut avoir un même gène en une seule version (allèle) ou en 50 versions.
- Si on crée un groupe avec 2 individus, on aura pour un même gène au maximum 4 versions (2 chez le père, et 2 chez la mère), moins s'ils ont certains allèles identiques.
- le sous-groupe est donc moins diversifié que la population d'origine.
- En cas de maladie, de famine, de stress, etc.....il aura moins de capacité de s'adapter.
- La spéciation (l'apparition de nouvelles espèces) passe souvent par un phénomène d'isolement et donc d'appauvrissement génétique d'un groupe d'individus. Certains n'y survivent pas…
Au final, la consanguinité est à éviter
Qu'on le fasse avec des Domestiques (et les races que l'on a créées) me dérange déjà pas mal, mais avec des non-domestiques dont le Patrimoine d'élevage est maintenant figé (plus d'importations, ni quasiment de prélèvement dans la nature) me paraît irresponsable.
Je me place bien sûr sur le plan de l'Ethique, ausi bien dans le fait de risquer de créer des souffrances par une non-maitrise des conséquences possibles de la consanguinité, que de la perte de souches "pures et propres" …
Je dis souvent que "je préfère les hybrides aux mutants" … C'est un peu de la provoc, mais un hybride, ça se voit (dans la plupart des cas), tandis qu'un descendant 15° génération de sélection d'une mutation de couleur pourra apparaître en "phénotype type sauvage" (mais avec un génotype bien différent des "vrais sauvages", appauvri) …
C'est évidemment "la même" avec les transmuts !