Bonsoir,
j'ai déjà longuement développé dans d'autres posts ce qui différenciait la mutation de l'hybridation, et je ne vais pas fatiguer tout le monde avec une "nième" intervention.
Par contre, ce que voudrais te dire Erik, c'est que les personnes qui comparent les becs jaunes chez les LQ (sous espèce) et chez les mandarins (mutation) confondent tout simplement phénotype (l'apparence "extérieure" de l'oiseau) et le génotype (l'ensemble de ses caractèristiques génétiques qui ne sont pas toutes apparentes)...
Il ne faut pas croire qu'il y a une seule façon génétique d'obtenir l'apparition d'un même caractère chez deux espèces, et ce ne sont pas nécessairment les mêmes allèles qui entrent en ligne de compte..
Je vais prendre un exemple simple : la mutation "ino", que la plupart d'entre nous appellons le lutino...
Cette mutation a pour effet de faire disparaître tous les pigments bruns chez les oiseaux, seule subsiste la psittacine, ce qui donne un oiseau jaune en général..
Et bien, l'allèle mutant qui donne cette mutation est trés souvent le même chez beaucoup d'espèces, comme les ondulées, les perruches à collier, les omnicolores, les callopsittes, perruches catherines, etc...il s'agit toujours du même allèle avec le même mode de transmission : récessive autosomique liée au sexe...
Et pourtant, chez d'autres espèces, c'est la mutation d'un autre allèle, qui lui se transmet de façon récessive autosomique libre, qui donne exactement le même résultat, le lutino, par exemple chez la Perruche Princesse de galles, ou chez l'inséparable de fisher...
Donc, en terme de phénotype, par exemple, une collier lutino et un fisher lutino sont tous les deux concernés par la même disparition de l'eumélanine, mais génotypement, ils sont différents, puisque les mutations ne sont pas identiques...
Là où je veux en venir, c'est que de la même façon, les mécanismes génétiques qui entrent en jeux pour donner le bec jaune chez les LQ et les mandarins sont trés différents, et c'est pour cela que cela n'est pas comparable...
Aprés, effectivement, Mendel est le "père" de la génétique moderne, mais la terminologie botanique n'a rien à voir avec celle qui vaut pour les animaux...ainsi, chez les végétaux, la notion même d'espèce est différente..
Sans entrer dans le détail, par exemple, il faut savoir que chaque branche d'un arbre à un ADN légérement différent des autres branches du même arbre et qu'à ce titre, aucune comparaison ne peut être faite avec un animal dont chaque cellule du corps contient exactement le même ADN...
