Bonjour,
J'ai eu le même problème avec une callopsitte EAM. A l'époque, j'ai fait tout ce que j'ai pu pour résoudre le problème, y compris reprendre une callo, mais sans jamais réussir à la faire arrêter de crier. Vivant encore chez mes parents à ce moment là , j'ai fini par m'en séparer et je l'ai confiée à l'éleveuse chez qui j'avais prise la deuxième callo. Cette dernière l'a placée en volière extérieure, dans un groupe de callo, et là la mienne n'a apparemment jamais crié.
Ca s'est passé il y a des années (j'étais encore au collège, maintenant je suis en prépa, donc ça fait plus de 6 ans), mais j'ai continué à chercher ce qui avait pu causer ça, ça m'obsédait car j'adorais cet oiseau et je voulais savoir à quel moment j'avais fait une erreur.
J'ai vraiment compris le problème cette année, en achetant les livres de Johanne Vaillancourt qui m'ont bien aidés à comprendre la façon de penser d'un bec crochu. Bien entendu, ce que je vais dire après est lié à mon interprétation personnelle et s'applique au cas de mon propre oiseau mais tu pourras peut être y trouver des réponses pour ta catherine.
Dans le cas de Théo, ma perruche, plusieurs choses se sont superposées. Tout allait très bien avec elle jusqu'au moment où je suis rentrée en 3eme (au collègue donc), et où j'ai eu moins de temps pour elle. Je pense que déjà ça a du la "fragilisée" dans le sens où elle avait toujours passé énormément de temps à mes côtés alors que là j'avais moins de temps à lui consacrer. Johanne Vaillancourt dit dans ses livres que la choses la plus importante pour une perruche c'est de se sentir intégrée dans son groupe (en l'occurrence c'était ma famille, vu que Théo était notre seule callo). Quand une perruche se sent rejetée, ça la stresse énormément, notamment car dans la nature cela la placerait dans une situation très dangereuse (livrée au prédateurs, sans son groupe protecteur, en gros), et en captivité c'est son instinct qui fait qu'elle ne va pas supporter d'être rejetée. Bref donc pour l'oiseau, son pire cauchemard c'est quand elle se sent mise à l'écart.
Dans le cas de ma Théo, elle commençait à être mise à l'écart par le fait que j'avais moins de temps pour elle, mais ce qui a vraiment empiré les choses c'est quand j'ai eu mon premier rat (rat de compagnie). Mon rat venait sur mon épaule, mais le problème c'est que je ne pouvais pas avoir en même temps le rat et Théo sur l'épaule (car le rat risquait de l'attaquer), donc quand je prenais le rat, je posais Théo ailleurs (elle avait toujours sa cage ouverte, du coup il n'était pas question pour moi, à l'époque, de l'enfermer). Donc ça a accentué le phénomène et Théo a du se sentir encore plus mise à l'écart. C'est à ce moment là qu'elle a commencé ses cris incessants. J'avais beau m'occuper d'elle, j'avais beau tout essayer elle n'arrêtait jamais.
Au bout d'un moment, mes parents et moi, on ne pouvait plus supporter ses cris donc pour qu'elle arrête de crier on la mettait dans le noir (et ça ne marchait pas tout le temps d'ailleurs), et là je sais maintenant que c'était la pire chose à faire car je la mettais encore plus à l'écart et j'accentuais son mal être.
Acheter la deuxième callo n'a surement rien changé car Théo étant EAM et ayant toujours vécu avec des humains, elle devait probablement voir l'autre callo comme une extra terrestre qui ne lui apportait aucun réconfort.
Avec le recul que j'ai maintenant, je regrette énormément d'avoir accumulée toutes ses erreurs et d'avoir rendu Théo aussi "déprimée", "désespérée".
Pour ta catherine, peut être as tu suivis un schéma similaire. Par exemple, passer énormément de temps avec elle au début et au bout d'un moment, parce que du temps à passé, parce que tes préoccupations ont changés, passer un peu moins de temps avec elle, voir même la rejetter à des moments où tu ne le faisais pas avant etc ... Ce genre de chose peut expliquer qu'un tel mal être naisse chez ton oiseau et le rende hyper stressé. Les cris que tu décris sont peut être des cris servant à garder le contact avec toi (comme le font toujours les oiseaux quand tu t'éloignes d'eux, il suffit de leur répondre pour que ça passe en général), mais ici exagérés à cause du stress. Perso, dans le cas de ma Théo, c'était des cris que je n'avais jamais entendu auparavant, et que je qualifierai plutôt de cris d'ennuis ou de déprime ...
Une autre chose que Johanne Vaillancourt dit dans ses livres, et qui me parait super important, c'est qu'un oiseau est un animal d'habitude. Du coup, quand tu instaures des règles chez toi (du genre, pas laisser l'oiseau venir sur la table au moment du repas, ou alors autoriser l'oiseau à être avec toi dans telle ou telle situation), l'oiseau les enregistre et en fait, en quelque sorte, des règles de vie immuables. Une fois la règle imprégnée, l'oiseau ne comprendra pas si tout d'un coup tu changes la règle, par exemple si au départ tu l'autorisais à venir sur la table au moment du repas et si au bout d'un moment tu changes d'avis et décide de l'enfermer pour le repas. Le fait de changer des règles comme ça peut aussi le déstabiliser énormément car pour lui les règles ne sont pas faites pour changer, et à la rigueur dans certains cas ça peut mener à un sentiment de rejet (dans le cas du repas cité précédemment, pas exemple). Donc il faut bien réfléchir, dès le départ, à ce que tu autoriseras ou pas à ton oiseau.
Pour éviter ce genre de problème, voici quelques pistes (disons que c'est ce que je me suis dit que je ferai pour éviter que ce qui m'est arrivé avec Théo ne se reproduise) :
* Déjà prendre deux oiseaux, en les habituant à passer des moments tous les deux sans ta compagnie : ils seront toujours tout autant attachés à toi car tu feras quand même partie de leur groupe, mais ils ne seront pas dépendants de toi et de la présence, et j'espère, ils ne se sentiront pas rejetés si tu es dans la pièce et eux dans leur cage. Un oiseau n'étant bien qu'en groupe, si tu le prends seul ça implique qu'il passe tout son temps avec toi (car tu es son groupe dans ce cas), ce qui est impossible si tu travailles et que forcément tu passes plusieurs heures par jour hors de chez toi ...
* Ensuite, réfléchir dès le début aux règles que tu vas instaurer chez toi pour éviter le sentiment de rejet donc j'ai parlé plus haut. Ca inclue le fait d'apprendre à l'oiseau à ne pas toujours être avoir toi et à s'occuper seul.
* Savoir qu'un oiseau EAM a une empreinte filiale différente d'un oiseau EPP (cf ici une définition de l'empreinte :
http://www.perroquet-perroquets.com/emp ... nation.php) ce qui fait notamment qu'un EAM parfois ignore les autres perruches, car il ne reconnait que l'humain comme membre de son groupe.
* Bien entendu apprendre à l'oiseau qu'il n'obtiendra pas ce qu'il veut en criant, c'est à dire l'ignorer totalement quand il crie, mais, on est bien d'accord, dans le cas de ta catherine ou de Théo, on a dépassé ce stade ^^ !
* Johanne Vaillancourt donne sur son site des pistes pour apprendre à l'oiseau à jouer seul (car ça ne lui viendra pas forcément naturellement ^^) et à supporter ton absence quand tu n'es pas là . Tu trouveras tout plein d'articles super intéressants sur ce site :
http://www.perroquet-perroquets.com/ (ainsi que dans les livres proposés sur le site qui sont faciles à comprendre même si les titres peuvent faire un peu peur :p).
Bref, pour éviter que ton problème ne se reproduise, il faut je pense bien te documenter afin de préparer au mieux l'arrivée de ton nouvel oiseau (notamment, comme je le disais, réfléchir à quelles règles tu vas instaurer à l'oiseau, afin de ne pas changer de règles en cours de route) et être réaliste sur les besoins de compagnie d'un bec crochus (l'humain ne remplace pas l'oiseau ...).
Voilà , j'espère ne pas avoir été trop brouillon dans mes explications ^^ !