Bonjour,
J'ai lancé la question, je vais tenter d'y répondre aussi...à ma manière
Dans cette expression, il y a les termes d'« éleveur » et d'« amateur ». Selon les dictionnaires, l'éleveur est une personne qui pratique l'élevage. Un élevage est défini comme étant l'entretien d'un ensemble d'animaux (domestiques ou pas) et sa production résultante. Il y a donc la notion de « production » qui se traduit pour nous « reproduction ». Est-ce le but réel de chacun de nous ?
De plus, le terme « production » appel en sourdine la notion de bénéfices financiers. Rares sont ceux parmi nous qui vivent de leur « production », en tout cas, ce n'est pas mon cas.
Heureusement, l'expression est complétée par le terme « amateur » qui vient du latin amator et qui veut dire celui qui aime. Ouf ! Ça rejoint un peu plus l'idée de notre passion, enfin celle que je me fais. On dit aussi de l'amateur qu'il est une personne qui s'adonne à une activité pour son plaisir sans en faire une profession. Un professionnel amateur, ça n'existe donc pas ?
Pour ma part, la reproduction chez-moi n'est pas le but ultime. Quand il y en a, c'est un cadeau, un énorme plaisir de pouvoir encore observer l'évolution des jeunes et le comportement des parents avant, pendant et après. Ce n'est pas spécialement la preuve que mes oiseaux sont bien chez-moi, bien installés et bien traités, puisque dans certains milieux, on arrive à faire reproduire dans des conditions que je qualifie de lamentables... Je ne produis pas, j'encourage mes oiseaux à faire leur vie d'oiseau dans un cadre le plus proche possible de ce qui leur conviennent le mieux. Je ne me qualifie donc pas d'éleveur.
En revanche, j'ai beaucoup de plaisir à « entretenir » mes oiseaux, à les observer, à tenter de comprendre leurs divers comportements. Je fais en sorte de respecter leur état et, pour ce faire, il faut se documenter, apprendre leurs moeurs, observer, aménager, … et donner du temps. Mon activité ne se limite pas à l'entretien des oiseaux mais aussi à une recherche constante de leurs moeurs dans leur milieu naturel et tenter d'en tenir compte ans mes volières.
Du temps, des moyens, un but d'amélioration, d'avancement et d'enrichissement doivent être l'apanage de l'amateur tout comme le respect des règles de l'art de l'élevage (baguage, législation, consanguinité, soins médicaux, etc.) Ah ! Tiens ! Si l'amateur se soucie du respect de ces règles d'élevage, n'est-il pas aussi un petit peu éleveur ?
Je n'aborderai pas le sujet de l'élevage des oisillons par l'humain. Ceci fait parti des différentes techniques de l'élevage tout comme l'éthique de l'éleveur, son choix de nourriture, d'infrastructure, de soins, etc. et fait l'objet d'un autre débat.
Des intervenants ont abordé le côté financier de notre passion. Evidemment, comme toute passion, tout loisir, toute activité, cela a un coût. C'est un choix et un choix qui doit raisonnablement être fait selon nos moyens. Des amateurs ou des éleveurs amateurs n'auront qu'un seul couple parce que leur budget est ainsi. Ce n'est pas pour autant qu'ils sont moins amateurs ou éleveurs amateurs. Ce qui justifie le terme de « l'éleveur amateur » à mon avis n'est pas la quantité mais la qualité. Et de ce côté, en tant qu'amateur (et c'est son défi), il y aura toujours du progrès à faire.
Cécile-Anne
C'est une triste chose de songer que la NATURE parle et que le genre humain n'écoute pas...
Victor Hugo